vendredi 25 février 2011

Un combat privé

Pompier volontaire, Vincent Humbert est victime d'un accident de la route le 24 septembre 2000 en percutant un camion . Après 9 mois passés dans le coma, il se réveille mais reste tétraplégique. Il n'est relié au monde environnant que par l'ouïe, son accident lui ayant fait perdre la parole et la vue. Pendant deux ans il a essayé de s'adapter à son handicap mais ne supportant plus cette situation, il rédige le 30 novembre 2002 à l'aide de son animatrice fonctionnelle, une lettre à Jacques Chirac alors Président de République, pour lui demander le droit de mourir.




«Monsieur Chirac,
Tous mes respects, Monsieur le président. Je m'appelle Vincent Humbert, j'ai 21 ans, j'ai eu un accident de circulation le 24 septembre 2000. Je suis resté 9 mois dans le coma. Je suis actuellement à l'hôpital Hélio-Marins à Bercks, dans le Pas-de-Calais.
Tous mes sens vitaux ont été touchés, à part l'ouïe et l'intelligence, ce qui me permet d'avoir un peu de confort.
Je bouge très légèrement la main droite en faisant une pression avec le pouce à chaque bonne lettre de l'alphabet. Ces lettres constituent des mots et ces mots forment des phrases.
C'est ma seule méthode de communication. J'ai actuellement une animatrice à mes côtés, qui m'épelle l'alphabet en séparant voyelles et consonnes. C'est de cette façon que j'ai décidé de vous écrire. Les médecins ont décidé de m'envoyer dans une maison d'accueil spécialisée. Vous avez le droit de grâce et moi, je vous demande le droit de mourir.
Je voudrais faire ceci évidemment pour moi-même mais surtout pour ma mère; elle qui a tout quitté de son ancienne vie pour rester à mes côtés, ici à Berck, en travaillant le matin et le soir après m'avoir rendu visite, sept jours sur sept, sans aucun jour de repos. Tout ceci pour pouvoir payer le loyer de son misérable studio. Pour le moment, elle est encore jeune. Mais dans quelques années, elle ne pourra plus encaisser une telle cadence de travail, c'est à dire qu'elle ne pourra plus payer son loyer et sera donc obligée de repartir dans son appartement de Normandie.
Mais impossible d'imaginer rester sans sa présence à mes côtés et je pense que tout patient ayant parfaitement conscience est responsable de ses actes et a le droit de vouloir continuer à vivre ou à mourir.
Je voudrais que vous sachiez que vous êtes ma dernière chance. Sachez également que j'étais un concitoyen sans histoires, sans casier judiciaire, sportif, sapeur-pompier bénévole.
Je ne mérite pas un scénario aussi atroce et j'espère que vous lirez cette lettre qui vous est spécialement adressée. Vous direz toutes mes salutations distinguées à votre épouse. Je trouve que toutes les actions comme les pièces jaunes sont de bonnes oeuvres.
Quant à vous, j'espère que votre quinqennat se passe comme vous le souhaitez malgré tous les attentats terroristes.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes sentiments les plus distingués. »



Source :

jeudi 24 février 2011

La diffusion

Le 16 décembre 2002, la lettre envoyée par Vincent Humbert est  relayée par la presse écrite, d'abord au niveau local (Montreuil hebdo)  puis au niveau national (France Soir).






Ci-dessus, quelques Unes de journaux parus entre 2002 et 2003 suite à la diffusion de la lettre de Vincent Humbert.

Bien que la polémique s'amorce, elle reste malgré tout discrète dans les médias, et n'apparait que dans des articles placés en bandeau.

Ecrit par Eva et Victoria

Source:
Image: www.journaux-collection.com  
Vocabulaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Une_%28journal%29
Autre:  www. montreuil-hebdo.fr  
          www.francesoir.fr

mercredi 23 février 2011

Le décès de Vincent accentue la polémique.

Le 24 Septembre 2003 Marie Humbert accède aux volontés de son fils, elle lui injecte une dose mortelle de barbituriques. Vincent Humbert ne meurt pas immédiatement mais se retrouve plongé dans un coma irréversible. Son médecin traitant, Frédéric Chaussoy, chef du service réanimation au centre héliomarin de Berck sur Mer (Pas-de-Calais), le délivre de son état en débranchant la machine respiratoire qui le maintient en vie et en lui administrant une dose de solution létale, conformément à ses souhaits et à ceux de sa mère. Dans un communiqué, l'équipe médicale annonce d'abord qu'elle a décidé "de limiter les thérapeutiques actives.".
Marie Humbert n'est pas poursuivi par la justice en raison de son état de détresse. Le Docteur Chaussoy est quand à lui est accusé de d'empoisonnement avec préméditation.

La mort de Vincent Humbert engrange la parution de plusieurs livres: Je vous demande le droit de mourir, son propre témoignage recueilli par la journaliste Frédéric Veille parut le 25 septembre 2003, le livre écrit par le Docteur Chaussoy, Je ne suis pas un assassin ou il revendique son geste, parut le 29 juin 2004 et le livre de sa mère parut le 17 août 2007 intitulé Pour tout les Vincent du monde.

Le débat politique se relance, le combat de Vincent n'est plus personnel, il devient national.

Ecrit par Eva et Victoria
Source:
photos: www.amazon.fr
Infos: http://www.linternaute.com/savoir/societe/euthanasie/chronologie-humbert.shtml

mardi 22 février 2011

Le débat politique

Actuellement en France,  l’euthanasie active est interdite, et reste assimilée à un homicide volontaire.Mais la loi leonetti de 2005 ( voir article "loi leonetti" ci-dessous ) a autorisé sa forme dite «passive». Ainsi, il est devenu possible, dans le cas d’une personne en fin de vie, de limiter les soins, qui «ne doivent pas être poursuivis par une obstination déraisonnable. Lorsqu'ils apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris.»

Cependant l'euthanasie, crée deux clans politiques : Ceux qui sont pour la légalisation de l'euthanasie, notamment certains députés UMP dont André Wojciechowski qui proposent que chaque demande d'euthanasie soit soumise à un conseil pluridisciplinaire composé de practiciens, de proches et du patient, Martine Aubry, elle estime que le plus important est la dignité du malade (voir vidéo ci-dessous) sur ce point elle est rejoint par François Hollande. Et ceux qui sont contre, comme Christine Boutin qui pense que " l'euthanasie mène à la barbarie", ainsi que Nicolas Sarkozy qui se prononce en faveur des soins palliatifs mais qui s'oppose à l'euthanasie ( voir seconde vidéo ci-dessous) , son actuel premier ministre, François Fillon partage son avis.  


 

 

Ecrit par Eva et Victoria
Source :



lundi 21 février 2011

Loi leonetti

Jean Leonetti est un homme politique français, il est membre du Parti radical Valoisien et rattaché au groupe UMP à l'Assemblée nationale, maire d'Antibes depuis 1995 et député des Alpes-Maritimes depuis 1997.Il fait une proposition de loi qui sera adopté par le Sénat le 12 avril 2005.

L'objectif du texte:

D'abord, pour tous les malades, y compris ceux qui ne sont pas en fin de vie, la proposition de loi affirme pour la première fois l'interdiction de l'obstination déraisonnable. L'objectif est d'autoriser la suspension d'un traitement ou de ne pas l'entreprendre, si ses résultats escomptés sont inopportuns, c'est-à-dire inutiles, disproportionnés ou se limitant à permettre la survie artificielle du malade. La proposition de loi recentre, par ailleurs, la responsabilité du médecin : le choix du traitement approprié, avec le consentement de son malade, celui de l'interrompre parfois, dans le respect des procédures prévues dans le texte et celui d'accompagner son patient dans ses derniers instants, grâce aux soins palliatifs appropriés à son état. A ce texte a été adjoint un volet spécifique destiné à confirmer l'importance qu'il convient d'accorder aux soins palliatifs.   
  

L'histoire de Vincent Humbert n'aura pour le moment pas permis la légalisation de l'euthanasie en France, cependant il aura permis aux dirigeants politiques de se pencher sur le problème afin d'améliorer les conditions des malades en fin de vie.

Ecrit par Eva et Victoria

Sources:



mardi 15 février 2011

L'euthanasie au niveau européen


Il faut savoir que les lois concernant l'euthanasie ne sont pas les mêmes partout en Europe. En effet, certains pays sont en avance sur d'autres. (voir carte)

Les pays qui reconnaissent l'euthanasie passive :


-   En Norvège, l'euthanasie passive est autorisée sur demande d'un patient agonisant ou de ses proches si la  personne ne peut communiquer.

-   Au Danemark, depuis fin 1992, les Danois peuvent faire un «testament médical» que les médecins doivent respecter.

-   En Allemagne, en Autriche et en Espagne, la jurisprudence admet l'euthanasie passive lorsque le patient en a clairement exprimé le désir.

-   En Suède, une assistance médicale au suicide est possible.

-   En Hongrie, la législation permet à des malades incurables de refuser leur traitement médical.


Les pays où l'euthanasie est interdite mais en débat :


-   En Grande-Bretagne, l'aide au suicide est passible de 14 ans de prison, mais le débat a été relancé par plusieurs décisions de justice controversées.

-   Au Portugal, le Conseil national de l'éthique pour les sciences de la vie a émis un avis favorable à l'arrêt des traitements pour les malades en état végétatif persistant qui en ont exprimé le souhait.

-   En Italie, l'euthanasie est interdite mais le droit de refuser des soins est reconnu par la Constitution. Une commission travaille actuellement en vue de préparer une loi qui accorderait au patient le droit de choisir sa mort en cas de maladie incurable.


Les pays où l'euthanasie est interdite sous toutes ses  :


-   En Pologne, l'euthanasie est passible de 3 mois à 5 ans de prison, mais «dans des cas exceptionnels», le tribunal peut appliquer une atténuation extraordinaire de la peine ou même renoncer à l'infliger.

-  Des pays comme la Grèce, la Bosnie, la Croatie, la Serbie ou la République tchèque considèrent l'euthanasie comme un homicide et la punissent en conséquence.




Prenons en exemple la  Belgique, pays voisin de la France, qui à été l'un des premiers pays en Europe à légaliser l'euthanasie active après deux ans de débat, suite au cas de Jean-Marie Lorand. ( voir vidéo ci-dessous )



Source : 
Informations : www.20minutes.fr
Video : http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoafJIpb.html

lundi 14 février 2011

La réaction des religieux face à l'euthanasie

En France, la majorité des personnes croyantes, sont totalement contre l'euthanasie. En effet, à part le bouddhisme qui estime l'euthanasie comme un acte de compassion, les autres religions considèrent au contraire cette acte comme un meurtre :

 
-   Catholiques : Irrecevable, dans la mesure où elle consiste à mettre fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes. L’Eglise catholique est également opposée à toute forme d’acharnement thérapeutique.

-   Protestants : Ils s’accordent à penser qu’une certaine euthanasie est la réplique de l’acharnement thérapeutique, et donc pas permis. Certains pensent qu’une demande du mourant d’être délivré d’un vain combat, doit être écoutée et non jugée.
-   Orthodoxes : Participer à une euthanasie est considéré comme un meurtre. Une personne malade qui choisit l’euthanasie est considérée comme une suicidée.
-   Juifs : Interdite. Le renoncement à des actes médicaux (euthanasie passive) est possible.
-   Musulmans : Nul ne peut avancer ou retarder l’heure de la mort, qui dépend de la volonté de Dieu. 
« Il est interdit de donner la mort si ce n’est pas à bon droit » (peine de mort).
-    Bouddhistes : L’euthanasie peut être perçue comme un acte de compassion, un  « coup de grâce » donné à un mourant qui lutte pour atteindre ce stade le plus élevé du destin humain qu’est la libération.

En France, certains français lambdas soutiennent la même idée que les religieux au niveau de l'euthanasie.

Source :
Informations : http://www.lavigerie.org/fr/contenu/grbioethirel.html